Claudine Coussedière qui fut professeur de pédagogie à l’École nous rappelle les conditions particulières dans lesquelles elle se trouva avec cette nouvelle fonction. Je la remercie vivement de nous avoir autorisés à publier ce courrier qui n'était pas prévu pour cela au départ :
Au regret de ne pouvoir participer à cette grande réunion des amis de l’École Normale pour cause de petits enfants nécessiteux en grands-parents en Alsace, je tiens à saluier cette bonne initiative ; ainsi que les participants au rassemblement. Je leur adresse un message de sympathie et d’amitié. Je suis sûre qu’en cette occasion le présent s’efface et qu’avec les saluts, les “bonjour” renaît un peu du passé vécu dans les bâtiments qui accueillent la section de ski de haut niveau, aujourd’hui… digne descendance pour l’École.
Pour ma part : je me souviens de mon arrivée en 1969. Jeune professeur de philosophie au lycée, appelée à participer à la formation des maîtres, en psychopédagogie, alors que je n’avais reçu moi-même aucune formation que celle trouvée dans les lectures de Platon, Descartes, etc… Oui, c’était en 1969 et tous nous étions dans la fièvre du changment. En fait : nous nous “auto-formions réciproquement”. Il y avait un creuset d’idées novatrices, dont certaines feront long feu ; mais aussi une réflexion féconde sur les apports de la tradition.
À cette époque - pas tout à fait “normale”, la voie n’était cependant pas dans le “hors-normes”. Tous, instituteurs chevronnés, maîtres d’application, élèves-maîtres (disait-on encore) et les diverses équipes de formation, s’employaient à ouvrir des chemins.
L’École Normale était le lieu pour ça. Bien nommée donc : École où l’on cherche des règles, et bien-aimée, même si parfois critiquée. Il n’est que de penser aux multiples occasions festives ou studieuses qu’elle offrait alors dans un “savoir-être ensemble” que l’individualisme contemporain malmène trop souvent ; et pas seulement au foot ! Aujourd’hui également, l’École et la société, s’interpellent, se questionnent sans cesse. Trouver des réponses, dans l’innovation et la tradition, par un travail collectif, c’est faire vivre l’esprit de l’École Normale. Puisse-t-il survivre dans l’Institution et autour d’elle. (1)
1) mais que sera-t-elle ? Avenir IUFM, etc…? Incertitude…