J'apprends ce matin par le Dauphiné Libéré le décès de René Mérat de la 94 ème promotion. Celle qui m'accueillit en tant que transfuge de la 95 ème.
Ce copain brillant, déjà très sensibilisé à la politique lors de notre période normalienne, continuera toute sa vie à militer à sa manière dans quelques partis de gauche dont le PSU, puis le PS et même une certaine proximité avec Nouvelle Donne par le groupe de réflexion Roosevelt. J'invite les personnes qui l'ont mieux connu que moi à nous rédiger un hommage complet.
On se souvient que déjà à l'EN il était en grave difficulté pour son audition, et qu'il portait un dispositif amplicateur qui parfois émettait des bips, d'où le surnom amical de "bip-bip" que nous donnions parfois à son porteur. Cela entraina René vers une carrière dans l'intendance où il termina comme directeur de la Maison des étudiants de Grenoble, et avec quelques autres rôles importants.
Il prit sa retraite à Aix-les-bains où il continua à œuvrer politiquement en apportant son aide au PS. Je cite en fin de ce mot une parution de ce matin dans le journal d'information sur le net Aixlesbains info sous le titre "le Géant Rose".
Nous présentons nos sincères condoléances à la famille que nous assurons de notre amitié.
(Daniel Bret)
Le « géant rose » n’est plus
texte de Pierre Allaria dans Aixlesbains.info, Webzine Aixois
Un physique de 3ème ligne de rugby à la retraite. Une sagesse parfois en contradiction avec un entêtement et une obstination dignes d’une paire de mules berrichonnes. Une culture qu’il n’était nul besoin d’étaler et qui s’accommodait très bien d’un goût certain pour le rock.
Aujourd’hui, tout cela est fini. Le « géant rose » n’est plus. Son nom, son vrai nom, ne dirait sans doute pas grand-chose à l’immense majorité des aixois. Ceux qui le connaissaient le reconnaitront, peut-être, dans ce surnom très personnel, et un rien irrévérencieux. Durant de nombreuses années, il aura été au service de la collectivité, assistant les élus de gauche dans leurs fonctions. Préparant les dossiers en les épluchant. Posant des questions. Cherchant des réponses. Les trouvant, souvent. En ce sens, il aura sans nul doute été plus utile à la ville que nombre d’élus de la majorité qui se contentent d’être vaguement présents sans jamais s’interroger sur quoi que ce soit. Ni même lire les documents soumis à leur approbation. A ce titre, et même s’il ne recherchait ni la gloriole ni l’objectif des appareils photos de la presse, le « géant rose » mériterait peut-être une rue à son nom. Ou bien un square. En tout cas largement autant, et même plus, qu’un ancien général de l’armée française.
Pas sûr qu’il goûte aujourd’hui un repos éternel, selon la formule consacrée. Il serait plutôt déjà en train d’enquêter sur la mort pour faux et usage de faux que cela ne serait pas surprenant.
Salut René !