Jean-Paul ENRICO, de Fréjus, nous écrit en ce début janvier 2020. Mon père Paul ENRICO de la 78ème promotion d'Albertville nous a quittés l'an dernier. Je vous envoie un encart du journal des naturalistes de Nice qui fait un bref résumé de sa vie bien remplie pour la transmission du savoir.
Cordialement, JP ENRICO.
Paul ENRICO nous a quittés le 20 février 2020 à Fréjus. Né en 1922 de père italien, il opte à sa majorité pour la nationalité française. Il fait ses études à l'École Normale d’Albertville en Savoie, et est affecté pour son premier poste à La Plagne qui à l’époque n'était pas la station de ski renommée, mais un village peuplé de mineurs et de leurs familles exploitant la mine de plomb argentifère. Rattrapé par le STO (service du travail obligatoire), il refuse de partir en Allemagne et doit prendre le maquis jusqu’à la libération. Sa passion pour les sciences naturelles va le conduire à poursuivre ses études pour passer le concours de professeur de sciences mathématiques. Métier qu'il va exercer jusqu’en 1982, avant de se retirer à Nice.
Tout jeune, c’est l’entomologie qui guida son travail de recherche et de collection. Son filet à papillons ne le quittait jamais et chaque fois qu'il pouvait, en France ou en Europe, il s’adonnait à cette passion pour les insectes. En 1962, affecté au lycée de Fort-de-France en Martinique, il va faire la rencontre du Père Pinchon, prêtre enseignant, qui a déjà publié plusieurs ouvrages sur la faune et la flore des petites Antilles. Ils vont décider ensemble de faire l'inventaire des papillons de jour et de nuit des Antilles, car aucune publication n'avait été réalisée. Pendant 6 ans, ils vont partir dans chaque île, faisant de «l’avion-stop » pour se déplacer. Il en résultera un livre publié en 1969.
De retour en Métropole et avant de repartir en Côte d'Ivoire pour un nouveau poste, il continuera à collectionner.
Dès les premières années de sa retraite, il adhéra à l'Association des Naturalistes de Nice et des Alpes-Maritimes où il participa de façon assidue aux différentes réunions d’entomologie. Sa disponibilité lui permit également de tenir régulièrement la permanence de la bibliothèque, encore située avenue de la République.
Pour enrichir les collections permanentes du musée d’entomologie du château de Tourrette-Levens, il fit don en 2001 d’une vingtaine de boites d’espèces exotiques d'Amérique du Sud et d'Afrique ainsi que, quelques années plus tard, de sa collection thématique de timbres sur les insectes. Mais c’est au musée d'histoire naturelle de Bourges qu’il légua l'essentiel de sa collection en 2015, afin qu'elle soit répertoriée dans les collections nationales.
Il repose au cimetière de Fréjus auprès de son épouse et je ne doute pas que des papillons rendront parfois quelques visites à celui qui les a tant aimés.
Lionel Carles
D'après les propos recueillis auprès de son fils J.P Enrico
Riviera Scientifique, 104, 147-148, 2020 (9 octobre 2020) 147 Date de publication : 9 octobre 2020. Directeur de la Publication : G. Mari Achevé d'imprimer sur les presses numériques des E“ CIAIS à S'-Laurent-du-Var en octobre 2020. Publication inscrite à la Commission Paritaire des Publications et Agences de Presse sous le n° 46965 Classification UNESCO : IT - ISSN 0395-0395